Protégées par une coque épaisse, ses graines, enrobées d’une pulpe acidulée et sucrée, jaune orangé, très juteuse, se dégustent nature ou avec du sucre, du sel et du piment, ou en jus. Les glaciers locaux commencent aussi à le proposer, et c’est tout simplement délicieux ! Sur le marché on trouve aussi des madd confits, le comble de la gourmandise, provenant de Casamance.

On en trouve principalement de mai à août. Le fruit est issu d’une plante de la famille des Apocynaceae, sorte d’arbuste de lianes sauvages, dite liane saba, une espèce forestière que l’on trouve plutôt au sud du Sénégal, ainsi que dans certaines régions du Mali. Elle a été introduite dans les villes comme plante ornementale et d’ombrage, dont le feuillage est permanent, avec une floraison biannuelle.

Le madd est riche en vitamine C, thiamine, riboflavine, niacine, et vitamine B6. Les feuilles sont aussi cuisinées pour stimuler l’appétit. Cette plante fétiche, à la base de rituels de fécondité du bétail, est connue pour ses vertus en médecine traditionnelle pour la prévention des maladies. Les feuilles, la sève (sorte de latex), son fruit et ses racines, ont des effet antitussif, hémostatique et antispasmodique. Elle est également réputée contre les maladies infantiles et les maux oculaires, et les vertiges d’origines diverses.

Le sursaut d’énergie que l’on ressent quand on le déguste n’est donc pas dû qu’à la sensation gustative, acide. Le Madd est, vraiment, très bon pour la santé, de la racine aux graines !

Le défi de la transformation industrielle

On note ces derniers temps une forte demande de jus ou de confiture à base de maad. Plusieurs entreprises ont fourni d’importants efforts pour valoriser le produit en le transformant, mais malheureusement cette offre n’est pas continue du fait du faible niveau de la transformation industrielle.

À cela s’ajoute le manque d’infrastructure de conservation. Chaque année, des tonnes de maad pourrissent et sont jetées. Beaucoup de perte sont enregistrées au niveau de la production de ce fruit car la conservation pose un sérieux problème.

Il serait donc intéressant que les industriels sénégalais songent à transformer le maad afin de permettre sa disponibilité toute l’année.

Ensuite, une organisation de la filière s’impose avec un appui sur la labellisation du produit transformé, ce qui facilitera sa promotion et commercialisation vers d’autres pays, car c’est un produit qui s’exporte très bien.