D’un goût plus ou moins acidulé suivant la dose de sucre qu’on y ajoute, la pulpe du pain de singe (bouye en wolof), est détachée des graines après un trempage assez rapide (30 minutes suffisent), suivit d’un essorage à la main. La pâte blanche obtenue, séchée, devient une poudre facile d’utilisation. Ainsi transformé avant commercialisation, le bouye, mieux conservé, stocké, est exporté et rencontre un succès grandissant bien au-delà des frontière du Sénégal où il est très populaire. De nombreux médias, nutritionnistes et associations s’en font l’éloge de part le monde.

De manière générale, le bouye est réputé pour être bon pour la santé. Excellent fortifiant, remède efficace contre la fatigue, la fièvre et la diarrhée, et antiflammatoire, antipyrétique, antalgique, reconnu, le jus de bouye est appelé baak en sérère, terme qui en souligne la signification sacrée et la portée médicinale.

Sa composition est extraordinairement riche. Une cosse de bouye contient six fois plus de vitamine C qu’une orange et deux fois plus de calcium que le lait. Avec quatre fois plus d’antioxydants qu’un kiwi, il protège les structures cellulaires des attaques de radicaux libres et prévient le vieillissement de la peau. Prébiotique puissant, il aide aussi à reconstituer la flore intestinale et améliore le transit intestinal. C’est aussi un très bon régulateur du transit digestif. Grâce aux nombreux acides aminés qu’il contient, il facilite la fixation de minéraux indispensables au niveau articulaire et osseux.

Il n’existe pas de contre-indication à sa consommation. Le bouye est très peu allergisant et ne contient de plus pas de gluten.

Les graines, très riches en oligoéléments et vitamines, sont utilisées, après pressage, pour une huile dite « de baobab », nourrissante, adoucissante, réparatrice, hydratante pour l’entretien de peau et des cheveux, dont elle favorise la croissance (à appliquer de préférence tiède sur des cheveux humides).

Torréfiées, mélangées au « diar » (aromatisant), on en fait une boisson chaude qui s’apparente au café. Le diar, fruit séché du Xylopia aethiopica, est une épice qui se trouve aussi dans le café Touba, extrêmement populaire au Sénégal. Elle aurait été ramenée du Gabon par Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme. Le diar, utilisé en médecine traditionnelle, est connu pour ses propriétés anti-microbienne, efficace contre la grippe, les bronchites ou la dysenterie.

Les feuilles sont consommées, cuites, dans des plats locaux sénégalais (lalo), et donnés en pâture au bétail. Elles sont réputées pour être très riches en fer, en protéines et en calcium.

La récolte du pain de singe s’effectue à partir de la fin décembre. Le bouye avec graines est vendu en sacs de 35 kilos à un prix compris entre 7 et 10 €.