Déploiement de la fibre optique : le Sénégal avance

Une autoroute de l’information de 4 000 km, il y a de quoi faire rêver. Avec son réseau de fibre optique déployé par l’ADIE (Agence de l’informatique de l’État), l’État du Sénégal réduit le fossé numérique à grand pas. Explications avec le chargé de la communication de l’ADIE, Monsieur Assane Sine.

Publié le 16 février 2017   5 commentaires

Qu’est ce que la fibre optique ?

Assane Sine - C’est le dernier canal qui permet de transporter le débit d’internet. C’est une infrastructure de transport du réseau qui permet d’avoir le haut débit.

Quel est l’état des lieux de cette infrastructure au Sénégal ?

Dans notre pays, nous avons trois opérateurs de télécommunication, mais seuls deux, la Sonatel et Expresso installent ce genre de système. A côté de ces opérateurs, il y a donc l’ADIE (Agence de l’informatique de l’Etat), créée en 2004 et chargée de l’informatisation de l’Etat du Sénégal, qui n’est pas un opérateur, mais qui a une infrastructure de type opérateur.

C’est dans ce sillage là que l’agence a décidé de déployer ce qu’on appelle la fibre optique au Sénégal. A partir de 2008, il a été installé un réseau de fibre optique long de 500 km qui reliait dans un premier temps les ministères les plus grands (la Présidence, l’Assemblée nationale, les points stratégiques) et les principales capitales régionales. A partir de 2012, , le réseau est passé à 1500 km. Nous avons ainsi pu relier 12 régions sur les 14 que compte le pays, et pratiquement 35 départements sur 40.

Mais jusque là, ce n’était pas encore assez pour nous. Dans le cadre du plan Sénégal émergent, le volet infrastructure réseau qui est dévolu à l’ADIE a pris en charge, avec les partenaires de Huawai, le financement et le déploiement de 2 500 km supplémentaire de fibre optique. Nous sommes presque à la fin de ce déploiement. Nous allons donc nous retrouver avec un réseau de pratiquement 4 000 km de fibre optique.

Ce nouveau réseau va nous permettre de relier les zones les plus reculées où les opérateurs n’arrivent pas. A l’intérieur des grandes villes même, il y a ce qu’on appelle le FTTB (Fiber to the Building), qui permet de relier par fibre optique tous les bâtiments administratifs. Aujourd’hui les Trésors, les inspections académiques, les hôpitaux, les préfectures, sont reliés par la fibre optique. Ça nous permet d’intégrer toutes ces structures dans l’intranet administratif.

Il faut aussi savoir que cette fibre optique que nous avons déployée, qui nous permet de mailler tout le territoire sénégalais, nous permettra aussi bientôt de transporter à la longue le signal de la télévision numérique terrestre (TNT). Rendant ainsi ce service national.

Qu’est ce que l’utilisation de la fibre optique change dans le service administratif pour le citoyen ?

Le haut débit que l’on appelle aussi la large bande, c’est le mieux que l’on puisse avoir en termes de connectivité. Ça permet à l’administration d’avoir une connexion plus rapide, donc un travail et un service plus rapides. Un autre aspect, c’est qu’avec le haut débit présent dans la localité, vous pouvez avoir des applications comme la télé-médecine, la visio-conférence, etc. Le haut débit c’est donc un travail rapide et plus facile. Il y a donc ce besoin du service public qui a été réfléchi avant ce déploiement de la fibre optique.

La fibre optique a-t-elle permis l’informatisation de plus de services publics ?

Sans conteste, car c’est justement un des objectifs visés. C’est-à-dire qu’au lieu de procédures, on va parler maintenant de télé-procédures. Les démarches administratives qu’on fait tous les jours pour avoir son état civil, son casier judiciaire, son permis de construire entre autres, nous voulons arriver à ce que le demandeur puisse rester chez lui, et qu’avec une bonne connexion qui passe par le fibre optique, faire sa demande de bout en bout et recevoir son document à télécharger et imprimer.

Nous avons d’ailleurs mis en place un site web pour les démarches administratives qui s’appelle www.servicepublic.gouv.sn/. Nous sommes en train d’y recenser l’ensemble des démarches administratives qui sont susceptibles d’être dématérialisées. Vous y trouvez environs 700 démarches qui sont renseignées, et les plus importantes sont dématérialisées pour le moment. Par exemple le permis de construire, le concours de l’Ena, etc. En tout cas nous travaillons sur d’autres démarches qui seront dématérialisées afin de faciliter toujours plus.

Avec ce réseau, le Sénégal occupe une bonne place parmi les pays avancés en matière de télécommunication ?

Je sais que dans la sous région, nous sommes les précurseurs dans ce domaine.

Il y a-t-il des écoles pour les acteurs qui évoluent dans ce domaine ?

Oui il y a des écoles au Sénégal pour les ingénieurs en réseau et télécommunication.

Quels sont les derniers projets de l’ADIE ?

Il y a ce projet de large bande du Sénégal qui va déployer 2 500 km de fibre optique. C’est juste un des aspects du projet, car il y a aussi la construction d’un data-centre qui va suivre. C’est un centre qui va nous permettre d’héberger toutes les données de l’Etat du Sénégal et de privés qui le souhaiteraient. Nous voulons ainsi nous assurer une certaine souveraineté dans ce domaine assez délicat.

Nous aurons aussi la mise sur pieds d’un fichier unifié des données du personnel de l’Etat qui permettra de maitriser les investissements et dépenses effectués. C’est un projet que nous pilotons avec le ministère de la Fonction publique, et qui va changer beaucoup de choses en termes de recrutement, d’utilisation et de soldes des agents de l’administration.

Pensez-vous un jour permettre au citoyen lambda de profiter de votre réseau de haut débit ?

Nous y pensons, parce que ce que nous déployons sur place pour le service public, nous ne pouvons pas tout utiliser. Nous allons essayer de trouver un moyen de nous ouvrir aux privés à qui nous pourrons louer notre infrastructure, pour qu’ils puissent eux (nous, nous n’en avons pas le droit), proposer cette offre aux populations.


Voir en ligne : www.adie.sn

Eva Rassoul

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Lire 5 commentaires

  • ab85d0f33f0a63d50f9c59d156cb72e3

    Bonjour. Presque tous environs du quartier Ouagou-Niayes 2 bénéficient de de la fibre optique. Pourquoi Ouagou-Niayes est laissé en rade ? Il ne faut pas nous oublier ; nous attendons avec impatience la fibre. Merci.

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  • 32b90118d7cb7a3a9dba26418398c5ca

    JESUIS TRES RAVIS DES EFFORTS QUE VOUS ENTREPRENEZ POUR LE DEPLOIEMENT DE LA FO AU SENEGAL SURTOUT CELA VA VITE NS PERMETTRE DE LUTTER CONTRE LES LENTEURS
    MERCI EN AVANT

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  • b6db74e3032cceed5fd34c72af1fdab5

    Les choses avancent vraiment au Sénégal 2500km de fibre optique.

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  • 3184ff8c59865164edfdcf7124877c5f

    C’est bien les choses bougent ! En France nous n’avons pas encore dépassé les 50% de foyers reliés à la fibre optique : https://www.unforfait.com/fibre-optique/

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