Accueil / Actualités / Jardin d’Ébène, la petite histoire derrière un grand projet

Jardin d’Ébène, la petite histoire derrière un grand projet

Économie solidaire et circulaire, traçabilité des produits, qualité de la production et promotion des terroirs sont des valeurs chères à Huong Thach et Maxime Morel, les deux associés qui sont à l’origine de la marque sénégalaise Jardin d’Ebène. Entretien.

Publié le 20 janvier 2020 | 17 commentaires

Il n’est plus rare aujourd’hui, de croiser dans les rayons des supermarchés et autres épiceries du pays, des marques de friandises, confitures et autres mignardises à base de produits de nos régions. Nombreux sont les artisans qui se sont lancé dans la transformation et l’exploitation en tout genre de nos produits locaux, pour le grands bonheur des gourmands et des gourmets, mais aussi des défenseurs du « consommer local ».

Nous avons rencontré Huong Thach et Maxime Morel, les deux associés qui sont à l’origine de la marque sénégalaise Jardin d’Ebène.

Huong, vous êtes avec votre associé Maxime, les promoteurs de la marque Jardin d’ébène. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre activité et son histoire ?

Jardin d’ébène est une marque sénégalaise, née en mars 2019, basée à Saly Portudal dans la ville de Mbour et qui propose des produits divers tels que des confitures, des gelées et des caramels, tous conçus à partir de produits locaux du Sénégal.

Tout est parti d’un voyage de vacance au Sénégal. Avec Maxime, nous sommes tombés amoureux du pays de la teranga où les gens sont si chaleureux et hospitaliers. Nous avons aussi été frappés par la qualité et le goût surprenant des produits locaux qui étaient pour nous autres si « exotiques ». De retour en France où j’avais une vie très active de directrice marketing et où Maxime exerçait en tant que pompier de Paris, nous avons mûri l’idée de nous reconvertir en artisans-confituriers et de retourner nous installer au Sénégal.

Après une formation au métier que nous avons soldé par l’obtention de nos diplômes de maître-confiturier, nous avons entamé la construction de notre installation. Suite à quelques démarches administratives, nous avons enfin pu, en 2019, ouvrir notre atelier à Saly et démarrer notre production.

Quels sont les principaux produits que vous travaillez au sein de votre atelier et d’où proviennent-ils ?

Nous travaillons beaucoup avec des fruits tels que la mangue, l’orange, ou encore la fraise, mais aussi avec des baies et des plantes locales comme le baobab et l’hibiscus du Sénégal. Nos fruits sont tous produits à proximité de notre lieu d’implantation.

La fraise que nous utilisons par exemple est produite ici même à Saly, la mangue, nous la prenons à Popenguine, un village non loin d’ici, et tout récemment, nous avons commencé à exploiter le bissap que nous produisons nous-même dans notre jardin et qui est bio comme tous les autres produits que nous travaillons.

A quels marchés sont destinés vos produits, quels sont leurs exigences ?

Nos produits sont destinés d’abord et avant tout au marché sénégalais. Nous cherchons aussi à nous frayer un chemin vers le marché européen, en particulier en France, où nous avons participé en 2019 aux championnats du monde de confitures et y avons obtenu le titre de champion d’Afrique pour le Sénégal. Nous sommes très fiers d’y avoir représenté le Sénégal.

Suite à ce concours, nous nous classons désormais parmi les 15 meilleurs confituriers du monde, ce qui est une grande fierté mais aussi un sacré challenge. Donc pour nous, quel que soit le marché, les exigences sont à peu près les mêmes partout et tiennent en un seul mot : la qualité.

Et à ce sujet, la traçabilité des produits que nous utilisons est très importante, car elle nous permet de garder un œil vigilant sur le circuit des matières premières que nous travaillons, et ainsi assurer à notre clientèle, une production à la qualité irréprochable.

Nous avons également fait le choix de ne travailler que des produits de saison, afin de miser au maximum sur la maturité naturelle des fruits. Ainsi, entre mars et mai nous travaillons la fraise, juteuse et sucrée, entre mai et juin la mangue, à ce moment-là pulpeuse et gorgée de soleil et entre octobre et novembre, les oranges apparaissent, bien mûres et sucrées.

Tout ceci nous est nécessaire car nos confitures par exemple, ne contiennent que du sucre et des fruits. Il est donc essentiel que tant la technique de fabrication que les fruits utilisés soient au top, niveau qualité, afin que ces dernières puissent sortir du lot. Nous avons la chance que notre équipe et nos fournisseurs, que nous préférons appeler partenaires, soient en phase avec nous sur ces points, et nous facilitent grandement la tâche, tout au long du processus.

Justement, à propos de vos fournisseurs et de votre équipe, comment interagissez-vous avec vos collaborateurs ?

Comme je vous l’ai dit plus haut, avec les professionnels qui nous fournissent les fruits que nous travaillons, nous avons réussi à construire une relation de partenariat, basé sur la confiance et le partage de nos valeurs. Ils comprennent parfaitement nos exigences et nous proposent toujours la meilleure partie de leur production.

Pour certains, nous avons même la possibilité d’aller sur place, dans les jardins, et cueillir nous-même, en toute tranquillité, les fruits de notre choix. Ce type d’expérience nous permet d’être au plus près d’eux et de partager nos diverses connaissances.

C’est du gagnant-gagnant. Il en est de même pour notre équipe. Ce sont tous des habitants de Saly et des alentours, que nous avons pris le soin de former nous-même, afin de nous assurer de leur savoir-faire et de tisser avec eux, des liens de confiance. Ils travaillent tous avec beaucoup de soin et sont très conscients des exigences de notre métier, qui est aujourd’hui le leur aussi. C’est notre manière à nous d’apporter notre participation à l’émergence d’une économie locale et solidaire où tout le monde est gagnant.

Quel est votre regard sur la production fruitière locale ? Que faudrait-il améliorer selon vous ?

Aujourd’hui le secteur de la production fruitière est l’un des plus dynamiques du pays. Il y a énormément d’initiatives qui présagent un bel avenir pour ce domaine. Cependant des efforts restent à faire, sur le plan de la distribution par exemple. Mais ce qui me semble vraiment nécessaire, c’est de se pencher sur la diversification de la production. Le Sénégal est un pays particulier où il existe des climats et des sols très variés. Ceci est un gros avantage, qui permet une production extrêmement diversifiée. Un investissement conséquent dans ce domaine, aboutirait à la naissance de diverses variétés de fruits, qui ne ferait que renforcer la filière.

Jardin d’Ébène, la petite histoire derrière un grand projet

Contact

Lire aussi

Messages

Un message, un commentaire ?

Dans la même rubrique

ACTUALITÉS

Cherchez dans l'annuaire