La Chine confirme sa réputation de première destination pour la vente d’ivoire. Ce jeudi, les autorités douanières de Hong Kong ont annoncé la saisie de 7,2 tonnes d’ivoire cachés sous une cargaison de poisson congelé dans un conteneur en provenance de Malaisie et l’arrestation de deux personnes. En valeur, la « marchandise » équivaut à 9 millions de dollars sur le marché noir, ce qui en fait la plus importante saisie en trois décennies, détrônant ainsi le record jusque là détenu par Singapour pour une saisie de 7,138 tonnes d’ivoire en 2002.
Si l’origine de la cargaison n’a pas été communiquée, la plus grande partie de l’ivoire qui circule en Asie, et notamment en Chine, reste africaine. Dans des pays comme la Malaisie ou l’Inde, les lois de protection de ces espèces animales sont plus efficacement appliquées, malgré certains débordements. Parallèlement, sur le marché illicite africain qui reste relativement moins risqué que son homologue asiatique, le kilo d’ivoire brut se négocie autour de 200 euros.
Chaque éléphant portant deux défenses de 5 kilos chacune en moyenne, la chasse peut rapporter jusqu’à 2000 euros par éléphant tué, même quand l’attaque cible des parcs nationaux où la protection est, en théorie, assurée. Selon les études, l’Afrique possédait 20 millions de éléphants au début du siècle dernier. En 1980, le chiffre est tombé à 1,2 million. Aujourd’hui, le continent abriterait moins de 500.000 têtes.
Les éléphants d’Afrique, en voie de disparition
Selon les ONG, environ 20.000 éléphants sont tués chaque année pour leurs défenses d’ivoire. Pour l’ONG Elephants Without Borders, 44.000 éléphants ont disparu de la savane africaine, ce qui correspond à une baisse d’environ 30%. Selon un communiqué de l’ONG Pro Wildlife basée à Munich, « la saisie doit être un appel au réveil pour le gouvernement de Hong Kong. Le commerce de l’ivoire doit être interdit une fois pour toute et maintenant ! Plus de retard dans l’interdiction de l’ivoire serait mortel pour les éléphants d’Afrique ».
La Chine promet d’en finir avec le commerce illicite
Pour contrecarrer ce commerce illicite, la Chine, premier marché mondial de l’ivoire, a annoncé fin décembre que la vente et la transformation d’objets en ivoire seraient entièrement interdites d’ici fin 2017. Hong Kong, considérée par les associations de la société civile comme une plaque tournante de la contrebande de l’ivoire, a annoncé l’année dernière sa décision d’interdire progressivement le commerce de l’ivoire d’ici 2021. Un délai trop long pour les défenseurs des animaux qui estiment que la mesure encouragera la contrebande quand l’interdiction entrera en vigueur sur le continent.
Mais pour l’instant, cette ex-colonie britannique autorise toujours la vente d’objets en ivoire issus des stocks officiels constitués avant 1990.